Dans cette série Quo Vaditis? je continue à explorer le flou mais le sujet auquel je m’attache devient plus ambitieux.
Les êtres furtifs et solitaires que surprenait mon objectif et dont le flou révélait l’essence cèdent la place à des foules pressées, compactes, indifférentes qui avancent, se suivent, se croisent, s’arrêtent et reprennent leur marche sans que jamais le moindre regard ne soit échangé.
Chacune des photographies a été conçue comme une fresque et fera l’objet d’un tirage grand format (2 x 9 m). Les personnages apparaîtront ainsi « grandeur nature » créant un rapport particulier entre l’œuvre et celui qui la regarde. Mon intention est de confronter le spectateur à une échelle qui est la sienne pour mieux l’impliquer. J’aimerais qu’il entende le bruit sourd et obsédant des pas, qu’il perçoive jusqu’au vertige le faix inexorable de tant de présences, qu’il se sente progressivement happé par l’œuvre et qu’il noue avec elle des liens à la fois physiques et esthétiques.